Ugo Gattoni présente sa première eau-forte réalisée dans l’atelier d’impression d’Urdla. Editée par la galerie d’art en ligne Sold Art, cette composition onirique fait référence à l’anatomie de sa copine Sybille et aux travaux de perspective d’Escher.
Quelques jours avant l’arrivée d’Ugo Gattoni dans l’atelier d’impression de l’URDLA, Vincent Brunet (taille-doucier) dégraisse la plaque de cuivre avec du carbonate de calcium. Il applique ensuite une fine couche de vernis à graver résistant à l’acide puis l’enfume avec un flambeau. La couleur noire facilite la gravure pour l’artiste. De son côté, Ugo prépare une esquisse de sa composition qu’il reporte sur la plaque de cuivre avant de graver. Il s’adapte rapidement à l’utilisation de la pointe, le cuivre est mis à nu, les premières lignes apparaissent. A la fin du premier jour, les contours de son dessin sont gravés. Il détermine ensuite sur son croquis l’orientation de la lumière et les textures de ses éléments.
Après deux jours chez l’URDLA, Ugo repart dans son atelier à Paris pour continuer cette eau-forte. L’étape de gravure durera au total 7 jours. Une fois terminé, il retourne dans l’atelier d’impression afin que Vincent prépare la plaque en vue de l’impression. Quelques retouches de vernis sont réalisées pour protéger les zones rayées par erreur. La morsure peut maintenant commencer, la plaque est trempée dans un bain d’acide (perchlorure de fer) pour creuser les parties dénudées de vernis. Plus la plaque est baignée longtemps, plus l’acide attaque les sillons et creuse le cuivre. Après vérification au microscope de cette opération, Vincent retire le vernis à l’aide d’un solvant. La plaque est maintenant prête à recevoir de l’encre.
Vincent trempe le papier dans l’eau propre pour une meilleure absorption de l’encre lors du pressage. Il prépare son encre sur un support chauffé pour la rendre plus liquide et procède à l’encrage de la plaque à la main pour pénétrer dans les moindres sillons. A l’aide d’un tissu de type tarlatane, l’excès d’encre est retiré pour rester uniquement dans les parties creuses. La plaque est déposée sur les repères du plateau de la presse. Le papier humide est délicatement déposé par dessus à l’aide de mitaines (petites pinces). La presse est mise en marche et comprime l’ensemble. C’est en enlevant la feuille qu’apparaissent la gravure et la cuvette (contour de la plaque). Ugo vérifie le premier tirage ce qui permet au taille-doucier de modifier l’intensité du noir. Le bon à tirer (BAT) est signé par l’artiste pour valider le tirage. Vincent peut alors procéder à l’impression des 30 exemplaires en se basant sur ce dernier. Chaque eau-forte est placée pendant plusieurs jours à la verticale pour le séchage puis à plat l’une sur l’autre pour éviter les ondulations. L’artiste signe et numérote chaque oeuvre et chaque certificat d’authenticité.